Dans notre société moderne où l’excès est valorisé au quotidien, il est parfois difficile de réaliser ce qui est bon pour nous, et à quel degré. On se retrouve parfois à en vouloir plus sans trop savoir si ou pourquoi plus est mieux.
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x Dans le monde du massage, il y arrive souvent que le client demande à son thérapeute de mettre plus de pression. Parfois, c’est une bonne idée, mais pas toujours. Il y a plusieurs raisons qui pourraient appuyer la décision de votre thérapeute de ne pas augmenter la pression appliquée.
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Plongeons donc dans la physiologie et le raisonnement de cette retenue quant à la force exercée durant un massage. Je vous le dis tout de suite, la paresse ne fait pas partie de la liste!
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La contraction de protection
L’une des raisons pour laquelle votre thérapeute pourrait juger qu’il est mieux de limiter la pression exercée est pour éviter une contraction de protection.
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La majorité des cas qu’on rencontre en clinique impliquent un grand nombre de muscles. Certains muscles sont trop contractés, d’autres trop étirés et douloureux. Dans tous les cas, l’objectif est de visiter chacun des muscles impliqués dans l’équation et de désamorcer les contractions problématiques.
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Malheureusement, quand les techniques sont trop inconfortables pour le client, ce dernier a souvent le réflexe involontaire de contracter des muscles pour se protéger de la douleur.
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On se retrouve parfois dans la fâcheuse situation où, lorsqu’on décontracte un muscle donné, un autre se met à contracter en protection, puis on change de muscle mais la situation ne fait que se répéter sur des muscles différents.
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C’est ce qui passerait si on exécutait les différentes étapes du traitement avec une force maximale comme un bulldozer. Sans mentionner que ce processus est souvent très inconfortable et frustrant pour le client.
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Les structures subtiles
Dans le cadre d’un massage ou traitement similaire, le thérapeute utilise plusieurs techniques qui visent des structures de natures différentes, souvent à raison de plusieurs à la fois.
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Certaines structures comme les ventres musculaires demandent une pression assez forte, mais certaines autres peuvent être adressées avec peu de pression. Dans plusieurs de ces cas, c’est même une modalité obligatoire alors que l’effet de la technique sera inatteignable avec plus de pression.
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C’est le cas des fascias qui sont beaucoup plus réceptif et facile à isoler avec une petite pression. Le fascia est l’enveloppe qui recouvre chaque muscle et autres structures du corps humain et qui communique entre celles-ci. Comme une pellicule de papier cellophane, le fascia superficiel est beaucoup plus facile à mouvoir et étirer avec une pression précisément faible.
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Parmi les autres structures qui peuvent être plus réceptives à une pression tempérée, on retrouve l’entièreté du système céphalo-rachidien, les ligaments et les sutures crâniennes.
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La réponse musculaire
Comme thérapeute, quand on applique de la pression pour masser un muscle et le relâcher, on a une bonne idée de la quantité de pression qui sera nécessaire.
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Plus le muscle est profond, plus la pression requise pour l’atteindre sera élevée. Une fois qu’on atteint la pression minimale pour s’adresser au muscle donné, chaque gramme de pression supplémentaire aura comme effet d’aplatir les fibres musculaires un peu plus… jusqu’à un certain point.
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Le muscle, bien que possédant des propriétés assez élastiques finies, atteint un point où les fibres sont déjà aplaties à leur maximum quand la force continue d’augmenter à l’infini. Cette force supplémentaire va donc être transférée aux structures sous- jacentes : les os, ligaments, organes, etc…
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C’est pourquoi les techniques de massage musculaire ne nécessitent pas toujours une pression énorme.
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Souvent, quand le thérapeute vous demande si la pression vous convient, c’est qu’il doit concilier la pression qu’il juge nécessaire avec votre tolérance. Si votre tolérance est infinie et que vous recevez le massage sans broncher, tant mieux pour vous, vous pourrez recevoir la pression optimale. L’objectif n’est pas d’atteindre votre limite de tolérance.
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La culture de la douleur
Dans le domaine de la médecine alternative, on se retrouve souvent influencé par l’expression « no pain no gain » issue du milieu de l’entrainement physique. Autrement dit, si ça ne fait pas mal, plusieurs pensent que les résultats qui suivront seront moindres.
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Il y a une prise de conscience importante à avoir ici. Le but du traitement est diminuer la douleur, pas de la causer.
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Bien sûr, il arrive que le but thérapeutique visé ne puisse être atteint que par une certaine pression qui peut causer de la douleur, mais jamais cette douleur est enseignée comme nécessaire ou souhaitable. En tant que thérapeute, nous savons que cette culture de la douleur est bien intentionnée, mais est un peu mal placée.
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Si on est prêt à souffrir pour se sentir mieux, on devrait être tout aussi prêt à aller mieux sans avoir à souffrir, parce que oui, c’est possible.
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Conclusion
En fin de compte, il y a plusieurs raisons pour lesquelles appliquer plus de pression durant un massage n’est pas toujours une bonne idée.
D’abord, on veut éviter de causer des contractions de protection involontaires.
De plus, on sait que certaines structures répondent mieux à une pression légère et que même les structures musculaires plus rembourrées présentent une limite de pression efficace.
Finalement, il faut simplement se remettre en question sur pourquoi on veut plus de pression, car c’est potentiellement mal placé et illogique.
Bien sûr, il y a des moments où plus de pression sera efficace, mais ayez confiance en votre thérapeute, il est bien outillé pour vous demander si augmenter la pression vous convient quand le moment pertinent viendra.