Emilie Martel
Le massothérapeute: VOTRE réparateur musculaire!
Nœuds, tensions, points, raideurs, résistances, courbatures, fatigue musculaire ou ankyloses, tous des problématiques que vous avez déjà vécus à un moment ou à un autre de votre vie. Parfois allant jusqu’à entraver le mouvement d’une ou de plusieurs articulations, à irradier ailleurs, à vous causer des maux de tête ou à élancer dans un membre (ex. le célèbre nerf sciatique). Et, lorsque les tensions ou les nœuds deviennent plus sévères, ils hypothèquent votre qualité de vie, vos activités de la vie quotidienne et sportive, votre qualité de sommeil, voire de votre santé psychologique et de votre moral.
En tant que masso-kinésithérapeute, une des questions les plus fréquemment posées est : pourquoi les muscles forment des tensions et des nœuds qui font si mal? Et bien, voici la réponse à votre question. Mais, d’abord, comment ça marche un muscle?
Il existe 3 types de muscles dans le corps humain : muscle lisse, muscle cardiaque et le muscle squelettique. C’est ce dernier qui nous concerne dans cet article. Il s’appelle muscle squelettique parce que c’est lui qui fait bouger votre squelette via ses attaches sur les os. Il a aussi le nom de muscle volontaire, car vous pouvez volontairement le faire bouger, contrairement à votre estomac ou à votre cœur que vous ne pouvez contrôler vous-mêmes. En somme, vos muscles squelettiques sont les organes spécialisés dans le mouvement et la locomotion (vos déplacements). Votre corps possède environ 600 muscles qui travaillent 24/7, et ce même quand vous dormez. Voici à quoi ressemble un muscle.
Simplement, référez-vous à l’image ci-dessous, pensez à la chanson L’arbre est dans ses feuilles et suivez-moi!
Le muscle (prenons le plus connu : le biceps dans le bras antérieur) est composé de (A) faisceaux. Dans les faisceaux, il y a des (A) fibres (ou cellules musculaires). Dans les fibres/cellules, il y a des (B) myofibrilles. Et dans les myofibrilles, il y a des (C) myofilaments : un composé d’actine et l’autre, de myosine. Quand nous voulons contracter notre biceps brachial afin de fléchir le coude, les myofilaments d’actine et de myosine forment des ponts qui tirent les myofibrilles, puis les fibres/cellules, ensuite les faisceaux et, finalement, le muscle biceps. Résultat : notre coude fléchit.
Les musles tirent les os de votre squelette, ils ne les poussent pas. Si vous voulez fléchir votre coude, votre cerveau envoie la commande au biceps de se contracter. Si, à l’inverse, vous voulez mettre votre coude en extension, c’est un autre muscle qui recevra la commande du cerveau : le triceps qui se trouve à l’arrière du bras.
Pour travailler, vos muscles ont énormément besoin de sang pour fonctionner. Afin de se contracter, mais aussi pour se relâcher, ils ont besoin d’une molécule d’énergie appelée ATP. Ces molécules sont nécessaires d’une part, pour former les ponts d’actine-myosine, et, d’autre part, les disjoindre pour relâcher la contraction et amener le muscle au repos. C’est à ce niveau que se forment les nœuds, tensions ou points musculaire. Si le sang vient à manquer dans la fibre musculaire, les ponts actine-myosine ne reçoivent plus d’ATP. Ceux-ci ne peuvent donc plus se libérer, et la fibre ne peut plus se relâcher. Lorsque le manque de sang atteint les couches supérieures du muscle, soit les faisceaux et une partie du muscle, un nœud se forme. Le ou les nœuds seront douloureux s’ils coincent des fibres nerveuses qui avoisinent les muscles. S’il y a trop de fibres nerveuses coincées, la douleur peut se disperser ailleurs.
Mais, bonne nouvelle! Les nœuds et tensions musculaires ne sont pas irréversibles.
Comment renflouer vos muscles en sang plein d’ATP? Voici une recette simple que vous pouvez faire au quotidien.
1) Appliquer de la chaleur localisée sur la tension musculaire. La chaleur a pour effet d’ouvrir les vaisseaux sanguins (appelée vasodilatation), et donc à améliorer l’afflux sanguin dans la zone musculaire à traiter. Par exemple, vous pouvez prendre un bain chaud, utilisé un coussin chauffant, un sac magique, etc.
2) Séance d’étirements statiques. Les étirements créent un effet de pompage dans le ou les muscles tendus. Effet qui favorisent l’afflux de sang neuf dans le muscle, et le drainage des déchets métaboliques que les muscles accumulent quand ils travaillent.
3) Bonne hydratation. Le sang est composé de 90 à 92% d’eau. Si le corps en manque, le sang devient plus visqueux. Donc, il se diffuse moins bien dans les tissus, y compris les muscles squelettiques. Faites le plein d’eau souvent!
4) Bougez! Nos muscles squelettiques détestent la sédentarité et rester dans des postures statiques de longues périodes de temps. Levez-vous souvent de votre chaise, prenez un petit 5 ou 10 min pour roulez vos articulations dans toute leur amplitude, étirez-vous en prenant de bonnes grandes respirations. Votre squelette et vos muscles vous remercieront!
5) S’accorder du repos. Les muscles sont comme nous : ils aiment parfois prendre des vacances. Après une bonne journée, accordez-leur un bon repos bien mérité et une bonne nuit de sommeil! C’est pendant la nuit qu’ils refont leurs réserves d’énergie, qu’ils se réparent et apprennent à s’adapter à ce que nous leur demandons au quotidien!
6) Massothérapie thérapeutique. Tous les conseils ci-dessus ne portent pas vraiment fruit? Alors, n’hésitez pas à recourir à un bon traitement de massothérapie thérapeutique. Nous, massothérapeutes, sommes les professionnels de la santé qui utilisent leur savoir-faire manuel afin d’apporter une aide mécanique efficace au drainage musculaire. À cet effet, nous utilisons diverses techniques dans le but d’encourager les fibres musculaires à se rengorger de sang et, par le fait-même, à relâcher les tensions accumulées avec le temps dans votre réseau musculaire.
Parmi ces techniques : la kinésithérapie. Certains massothérapeutes sont, comme moi, également kinésithérapeute. Ce terme signifie simplement que nous recourons à des mobilisations et des étirements passifs afin d’encourager davantage la relaxation musculaire.
Alors, vos muscles vous font savoir qu’ils veulent des vacances? Écoutez-les et n’hésitez pas à venir nous voir!
Émilie Martel, B.Sc.
Masso-kinésithérapeute kinésiologue. Clinique Altermed, Montréal.
Sources :
Image : Waugh, A. & Grant, A. (2011). Ross et Wilson – Anatomie et physiologie normales et pathologiques. 11e Édition. Chapitre 16. P.435.